L’accident du car de Roquemaure en 1995
Quand j’ai écrit l’histoire le 12 octobre 2006 je ne pensais pas être contactée par des personnes concernées par ce terrible accident et pourtant …
Si vous avez oublié ou si vous ne connaissez pas cette histoire, je vous invite à aller lire cet article . C’est important pour bien comprendre ce qui va suivre.
Voilà c’est fait vous avez lu ? Je continue donc.
Ce 15 octobre, soit à 3 jours près 4 ans après mon article, voilà que j’ai reçu un mail qui m’a bouleversée. Cette fois ce n’est pas un proche d’une victime qui m’écrit mais une victime elle-même ! Rescapées miraculeusement avec sa petite fille, si si j’insiste sur le mot car c’est bien un miracle qui les a sauvées vous verrez.
Après un échange de quelques mails et lui avoir demandé son accord, elle a accepté que je rendre son histoire publique.
Pour faire comprendre aux gens que c’est sa foi qui les a sauvées sa fille et elle.
Pour partager avec les autres sa douleur trop longtemps contenue .
Oh elle a longuement hésité, la honte d’avoir survécu à sa famille, ce sentiment de culpabilité ne l’a pas quittée, la peur des questions qui suivront aussi.
Il y a 3 longues pages, je ne pourrais pas tout mettre aujourd’hui, mais vous verrez déjà que lorsqu’on a un pressentiment aussi fort, hé bien il faut en tenir compte envers et contre tout !
Voici le début de son histoire, écrite par elle-même avec ses propres mots.
Il y a 15 ans, j’étais une jeune maman, inquiète, angoissée. Ma petite fille de 2 ans 1/2 était tout mon monde. Ce voyage en Espagne, je ne le voulais pas, mon compagnon ne pouvait pas se joindre à nous et la famille insistait pour que je leur laisse l’enfant pour quelques semaines de détente au soleil… J’ai lutté jusqu’à la veille du départ. Notre valise n’était pas bouclée, je ne voulais pas partir… La petite était souffrante et, en dernier recours, j’espérais que notre médecin de famille, que je suis allée voir le matin même du départ, dans l’espoir qu’il déconseille « officiellement » ce déplacement … il n’en a rien fait.. En vitesse, j’ai jeté quelques vêtements pour l’enfant et moi dans une valise, en total désaccord avec ma conscience.
Durant plusieurs mois, j’ai tenté de m’affirmer : je ne partirais pas sans le père, je ne leur laisserais pas l’enfant bien trop petite à mes yeux pour être aussi loin de moi… La famille a pesé de tout son poids : je ne devais pas être égoïste, je devais penser à l’intérêt de l’enfant avant le mien, le soleil lui ferait tant de bien. (Je me souviens d’une conversation avec ma belle soeur, qui me disait : que tu sois là ou non, si quelque chose doit arriver, cela arrivera. Ta présence ne changera rien. Je m’entends encore lui répondre que, je n’empêcherais peut être rien mais qu’au moins nous serions l’une avec l’autre.
Je tenais bon. Les beaux parents avaient acheté leurs billets et avaient arrêté une date de départ, mais mon obstination à ne pas partir, les a obligé à reporter le jour du départ…
Durant les semaines avant le départ, souvent, en jouant avec ma fille dans notre grand lit, j’imaginais des situations où, de tout mon corps, je la couvrais, je la protégeais de tout ce qui aurait pu la toucher… elle s’accrochait à mon cou et serrait ses petites jambes autour de mes hanches et on roulait ainsi dans le lit, dans les éclats de rire… Cette anecdote n’est pas anodine…
Nous voilà le 10 juillet, le médecin me laisse tomber, la petite a de la fièvre et la bouche tapissée d’aphtes (réaction aux antibiotiques), je ne veux pas partir mais je suis poussée… Avant de quitter l’appartement, je me souviens brusquement que je n’ai pas emporté ma bible (XX), je fais demi tour, j’ouvre le tiroir de ma table de nuit et j’emporte mon « précieux livre », une sorte de rempart contre ce que je pressens comme mauvais. Ma mère qui était avec nous, sentait bien ce qui se tramait en moi. En fermant le coffre de la voiture elle me dit : « chérie, je t’en prie : je sais que c’est un long voyage, que tu es fatiguée et que tu as peur MAIS je t’en prie, ne dors pas : garde les yeux sur le chauffeur, surtout aux petites heures du matin car c’est souvent vers 1 ou 2 h du matin que les accidents se produisent. Tu te reposeras plus tard mais NE DORS PAS.
XX : Après ce contact j’ai appelé la mairie de Roquemaure pour voir si quelqu’un savait pour la bible mais hélas c’est trop vieux déjà … J’aurais eu un grand plaisir à la rendre à sa propriétaire.
la suite
Triste et émouvant…
Les accidents de car me rappellent toujours de très mauvais souvenirs car j’ai moi même été victime d’un accident de car. On ne sait pourquoi le chauffeur a perdu le contrôle et est allé s’écraser contre un platane. Heureusement, dans « mon accident » il n’y a pas eu de mort, mais quelques blessés. Pour ma part j’en suis sortie indemne mais très choquée…
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J’imagine que tu ne peux oublier ce traumatisme. Moi même après un accident j’ai vu un psy pendant 1 an, quand j’ai dit revoir le flash il m’a conseillé de changer la fin, et ça marche !
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